
L'ETDR
et les 125 TerroT en course !
Histoire d'une rareté au goût d'inachevé


L ''allumage et le vilebrequin
L'allumage est parmi les pièces les plus spécifiques et la plus reconnaissables de l'ETDR. Plusieurs "copies" ou "replica" mal documentées négligent ou ignorent ce détail qui est pourtant le plus caractéristique, mais aussi parmi le plus difficile à reproduire avec l'équipage mobile.
La magnéto a été pendant longtemps (jusqu'à la fin des années 60) le choix privilégié des allumages en compétition. Les volants magnétiques, trop lourds, difficiles à équilibrer sans en altérer la solidité, ont aussi souvent fait place à une magnéto par les préparateurs particuliers. La magnéto dans ce cas fut souvent disposée sur un carter en arrière du cylindre ou en avant du moteur (montage des Nougier par exemple), commandé par une chaine le plus souvent (mais des montages entrainés par pignons existent aussi).
L'ETDR "usine", ne reçu que le montage exposé ici et rien d'autre.
Le montage de la magnéto est compact (il est bien caché par le carter d'origine des ETD), mais son montage a nécessité des aménagements couteux pour une petite série :
- Exit l'ensemble rotor/stator de l'ETD probablement jugé trop lourd et trop fragile pour tourner vite.
- Exit la batterie trop lourde !
=> Le "D" de l'ETDR n'a ici qu'un sens...commercial renvoyant à l'ETD de série dont le moteur est fort éloigné pour ne pas dire totalement différent !
- pièce de fonderie spécifique comportant une équerre ou est vissé la magnéto tête à l'envers.
- petit carter en aluminium protégeant le couple conique entrainant la magnéto en bout de vilebrequin et évitant les projection de graisse dans le carter.
- montage d'une magnéto Morel E1 ou Magneto-France H3 ou H5.
La magnéto Morel dispose d'une commande d'avance à l'allumage passant sous le carter ETD. Celle de la Magneto-France (principal actionnaire de Terrot à l'époque) passe par un trou pratiqué sur le côté du carter au dessus de la pédale de frein.
Le bornier en bakélite ne sert plus qu'à faire passer le fil de bougie partant de la magnéto. Il se trouve plus en arrière que sur l'ETD de série.
Le vilebrequin et la bielle sont taillés dans la masse, ces réalisations vraiment artisanales peuvent expliquer les chiffres rapportés sur mon cylindre (57x 52) mentionnant une course légèrement plus courte que la série (57mm contre 58mm sur ETD). Il est donc, sauf réalisation sur mesure fort couteuse, très difficile de copier un tel moteur. D'autre part, il est assez difficile de gonfler une 125 TerroT de série sans risquer d'altérer son embiellage qui supporte très mal les régimes élevés (c-à-d à partir de 6000/6500 tr/min en continu), plusieurs témoignages l'attestent !



Le montage Magneto-France.
Le câble d'avance passe sur le côté du carter gauche.
R. Onde à Vaison la Romaine en 1951. Il a déposé le carter gauche pour gagner en poids, ou réduire la température de l'ensemble exposé au soleil du Sud... On perçoit bien l'allumage spécifique de l'ETDR, ici Magneto France.
Source : Nougier, FM Dumas)

Le montage Morel E1 avec câble d'avance passant en dessous.
(Photo : Terrot Magnat-Debon Histoire d'une aventure humaine et industrielle, B. Salvat, EBS.)

Le vilebrequin et la bielle taillés dans la masse, le volant d'inertie, le couple conique et les carters spécifiques.
(A gauche, photo :Terrot Magnat-Debon Histoire d'une aventure humaine et industrielle, B. Salvat, EBS.)
(A droite, photo communiquée par F. Soupey)
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